Nous avons reçu fin 2012,comme tous les parrains, un courrier du Père Gabriel dans lequel il nous fait part de bribes de vie à la Blanca. Extraits :
« C’est arrivé à nouveau. Un grand tremblement de terre au Guatemala. Avec comme épicentre notre diocèse : 43 morts, 180 blessés, une grande destruction. 21064 doivent abandonner leur maison. Ce sont surtout les pauvres qui ont le plus souffert. Leurs maisons sont construites d’adobes : briques de terre. Heureusement cela s’est passé en plein jour…
… Le parcellement de la Blanca était encore la jungle il y a 60 ans. Il a maintenant pour centre un grand village. Il y a déjà 4 écoles secondaires. Mais la plupart des enfants ne terminent pas le primaire.
L’école paroissiale compte 550 élèves dans le secondaire complet. 140 d’entre eux bénéficient d’une bourse. Il y a aussi un institut par coopérative avec 120 élèves. Un institut secondaire avec 300 élèves. La paroisse a participé à la construction de cette grande école nationale. Il y a aussi une école privée du secondaire.
Chaque année, pour la fête nationale, il y a un grand défilé réunissant toutes les écoles donnant le sentiment que « ce que produit le plus la région, ce sont les enfants ». Mais une chose est certaine : beaucoup doivent émigrer aux Etats-Unis.
Autour de La Blanca, il y a deux grandes agro-industries : une de bananes, et une de palmes africaines pour la production d’huile dont une grande partie sera utilisée comme combustible pour les voitures.
On dit que la prochaine guerre sera causée par le problème de l’eau. On peut le voir ici en petit : ce sont deux très grandes sociétés qui se sont partagé entre elles les eaux des rivières « Ocosito » et « Pacaya ». Elles ont oublié les besoins de la population locale. Il y a quelques années, 90% de la paroisse était couverte en eau. Maintenant, la saison des pluies est insuffisante, les eaux souterraines diminuent. Les puits deviennent secs…
…le gouvernement veut avec des lois améliorer la formation des instituteurs. Cela a entraîné une grande grève car certains groupes veulent laisser comme c’était auparavant. Pour plus de sécurité, l’Etat a fait appel à l’armée, mais les soldats utilisent vite leurs armes : cela fit 10 morts dans une manifestation pacifique… »
Après plus de 50 ans de présence au Guatemala, le père Gabriel nous décrit avec beaucoup de lucidité les drames (tremblement de terre, dilapidation de l’eau) mais aussi les petites victoires dont il est témoin (la jeunesse, les écoles…). Grâce à lui et à quelques familles engagées françaises et belges, Terres Nouvelles permet à une soixantaine de jeunes de bénéficier d’une bourse.
Pour 20 € par mois, une somme modique ici, il est possible d’aider un enfant et lui offrir cette richesse qu’apporte l’éducation, un premier pas vers une autre vie…
Agnès Crognier