Témoignage d’Olivia Choc, une boursière bénéficiaire du programme « Semillas de saber »
Mon nom est Olivia Choc. J’ai 21 ans et je vis avec mes parents à Jovente, un village du Petén. Ma langue maternelle est le Q’eqchi’, une langue Maya. J’ai commencé à apprendre l’espagnol à l’école – mais il n’y avait pas de classe spéciale pour cela. Les instituteurs ont simplement parlé espagnol avec nous et ils espéraient que nous allions comprendre.
Ainsi est la situation dans la majorité des villages et comme élèves nous devons nous battre fort. Sur la photo, vous me voyez étudiant chez moi. Mes parents n’ont pas de terre en propre et ils doivent louer une petite parcelle de 1 hectare et demi pour semer notre maïs et du haricot noir. Malgré tout, ça n’est pas suffisant pour permettre à notre famille de vivre – au total nous sommes 8 frères et sœurs.
Mon père va souvent au Belize pour y travailler dans les bananeraies. Là-bas vit aussi l’un de mes frères. Il nous envoie régulièrement de l’argent pour nous aider. Lui aussi aurait bien voulu étudier, mais mes parents n’avaient pas les moyens de le lui permettre. Beaucoup de jeunes femmes de mon âge sont déjà mariées et ont des enfants, mais je crois que cela est trop tôt. Je veux terminer le secondaire et ensuite étudier à l’Université pour être infirmière. Actuellement, je suis dans la première des 2 années du baccalauréat. Si je réussis mes examens, j’ai la voie libre pour l’Université.
Etudier n’a rien de facile ici ; d’une part, à cause des frais et d’autre part, parce que j’habite à la campagne et que je suis assez éloignée des écoles pour le Secondaire ou l’Université. C’est pour cela que j’étudie avec l’IGER. Ce sont des études à distance avec des programmes de radio et du matériel éducatif imprimé. Je peux étudier depuis chez moi et seulement une fois par semaine je dois aller en cours à Poptùn, à environ 50 km d’ici.
Les études à distance fonctionnent très bien, et je me rends compte que j’apprends beaucoup mieux qu’avant à l’école de mon village. Je reçois une bourse de SEMILLAS DE SABER, ils me paient chaque mois 200 Quetzals (20 euros) pour mes droits mensuels à l’IGER et mes frais de déplacement. Par ailleurs, je travaille pour un programme d’alphabétisation dans mon village. Chaque jour je donne 4 heures de cours. Cela me plaît et je reçois un petit salaire afin d’aider ma famille.
J’espère beaucoup que mon rêve va s’accomplir et que je vais pouvoir démarrer mes études d’infirmière en 2013… »
Olivia Choc